18 nov. 2012

Pourquoi les États arabes se taisent sur la question palestinienne? » Musulman et fier de l'être

Pourquoi les États arabes se taisent sur la question palestinienne? » Musulman et fier de l'être

Depuis la chute de l’Empire Ottoman, le sort du monde arabe est lié à celui de la Palestine, non l’inverse. La Palestine s’est retrouvée en effet au coeur de l’idée d’unité arabe qui a émergé avec la Pre­mière Guerre mon­diale. Elle est au centre du combat natio­na­liste arabe depuis l’entre-deux-guerres et en même temps la Palestine n’occupe qu’une place secondai- re face à la priorité des nou­veaux États arabes, celle de construire leur propre État.
Une idée répandue dans une cer­taine his­to­rio­graphie cou­rante et dans la pro­pa­gande israé­lienne pré­sente la Nakba pro­voquée par l’incurie et par le manque de soutien des pays arabes à la cause pales­ti­nienne. C’est un débat inap­proprié : la Palestine est devenue une question arabe à l’heure du refus d’Israël et au moment où les États arabes se sont crispés dans leur refus d’Israël. Il faut dire aussi que tous les régimes arabes ont été désta­bi­lisés par la défaite en Palestine. Les pou­voirs arabes ont été dis­cré­dités et ren­versés pour la plupart. La jeune géné­ration de ces États, engagés dans une véri­table mission contre l’impérialisme, a mis en place des régimes mili­taires, pré­parant en quelque sorte la dérive poli­cière de ces États dans les années soixante et soixante-dix. En même temps, la défaite arabe de Palestine a entraîné la nais­sance et l’utilisation des mythes pales­ti­niens. Ceux-ci ont servi à légi­timer, par la suite, les nou­veaux régimes arabes. La Palestine fait l’objet de sur­en­chère de la part des pays arabes : c’est un moyen facile de mobi­li­sation natio­na­liste, en tout cas, un moyen faci­lement utilisé par les régimes arabes, à l’heure même où les défaites suc­ces­sives des armées arabes conduisent le mou­vement pales­tinien à vouloir s’émanciper de la tutelle des États arabes.

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